Coaching : à vous de jouer

 

 

 
 
30/03/2011

Mot valise qui s’applique désormais à tous les domaines de la vie, le coaching est tendance. L’une des conférences du salon de la formation et de l’évolution professionnelle (Paris, 25 et 26 mars) proposait de préciser son utilité dans le cadre d’une carrière.

Qu’est-ce qu’un coach ?

« Quelqu’un "aux côtés de", celui qui aide une personne à lever ses freins pour qu’il atteigne ses objectifs », propose Isabelle Legueurlier, dirigeante de l’organisme de formation et de coaching CapResilience. Sorte de maïeuticien, « le coach permet au client d’atteindre le but qu’il s’est lui-même fixé, avec la solution qu’il est seul à posséder ». De même, pour Alix Foulard, psychologue de formation, coach et conseillère au CIBC 75, selon qui « le coach est celui qui va aider le manager à organiser sa pensée, de manière à ce qu’il s’approprie des solutions qui sont à lui ».

Quelle différence entre un psy et un coach ?

« La demande n’est pas la même, il ne faut pas confondre ce qui est de l’ordre de l’intime, qui relève de la thérapie, de ce qui est de l’ordre du personnel, qui relève du coaching, lequel n’a pas une vocation thérapeutique », rappelle Alix Foulard. « Une étape thérapeutique préalable peut-être nécessaire, mais elle ne fait pas partie du contrat de coaching », explique Isabelle Legueurlier. Autre élément de différentiation, la durée : « 80 % des cas se règlent en dix à quinze séances, au-delà de trente, c’est que l’on a raté des nœuds thérapeutiques », estime-t-elle.

Le coaching ne s’adresse-t-il qu’aux « hauts potentiels » ?

Pas forcément en théorie, mais « d’autant plus vrai en pratique que ce sont le plus souvent les entreprises qui financent », commente Isabelle Legueurlier. Du dirigeant qui vient tenter de comprendre pourquoi « il se met toujours en colère » au manager qu’il faut aider lors d’une « prise de fonction » ou d’une « évolution », les motifs d’intervention sont aussi divers que les méthodes. Profession non réglementée, la pratique du coaching est libre et génère d’ailleurs des parcours très différents, comme en témoigne les deux intervenantes : carrière de danseuse classique suivie d’une reconversion dans la direction de comédiens, puis d’une formation à la PNL [1] pour Isabelle Legueurlier ; formation de psychologue et passage par la direction d’hôpital pour Alix Foulard, « avant d’essayer de comprendre comment les outils utilisés en psychologie pouvaient se transformer dans quelque chose de l’ordre de l’accompagnement ».

Quelles conséquences sur les pratiques ?

« Chaque coach utilise ses outils : PNL, analyste transactionnelle, ennéagramme [2], etc., il n’y a pas un outil au dessus ou en dessous, cela dépend de la personnalité du coach, (…) il faut avant tout être intéressé par l’humain », estime Isabelle Legueurlier. « En ce qui me concerne, je pratique un coaching centré sur la personne et travaille sur la capacité des gens à pouvoir se changer par eux-mêmes, sans recourir à un outil spécifique en particulier », répond Alix Foulard.

« Beaucoup d’étudiants sont dans l’illusion d’aider les autres. Ce n’est pas une sinécure, je pense qu’il faut véritablement aimer les gens et être en capacité d’accepter d’autres modes de raisonnement que le sien. Être coach, c’est aussi savoir suspendre ses propres pensées pour pouvoir accueillir la parole de l’autre. C’est prendre le risque de ne pas être vu dans sa compétence, mais savoir se taire, c’est aussi une compétence : nous ne sommes pas à la place de l’autre ».

Quid des critères de réussite ?

« Je ne peux pas m’engager sur des résultats mais sur des axes d’amélioration, par exemple les points qui ont changé, le confort personnel de la personne et le feedback », estime la dirigeante de CapResilience. « Un coaching, c’est un investissement sur soi : c’est le coaché qui peut évaluer ce qui change et bouge en lui même, par exemple en matière d’affirmation personnelle, de sens des responsabilités ou de comportement dans un groupe », conclut Alix Foulard.

Devenir coach ? 

Non réglementée, la profession est ouverte mais ne peut s’envisager sérieusement sans une formation minimum. Coach et conseillère au CIBC 75, Alix Foulard distingue deux types de formations : celles dispensées en organisme privé, centrées sur les outils (PNL, analyse transactionnelle, etc.), et celles proposées à l’université. Elle-même psychologue de formation, Alix Foulard avoue clairement sa préférence pour la filière universitaire : « ce n’est pas une fabrique de coachs mais une formation globale, qui permet de choisir en fin de cursus un type de coaching plutôt qu’un autre, avec ou sans outil ». À l’inverse, d’autres estiment nécessaire de s’en tenir à un outil prédominant. Ainsi de Françoise Ducreux, directrice de l’Institut Français de programmation neuro-linguistique (IFPNL), une méthode qu’elle décrit volontiers comme la « génèse de tous les métiers d’accompagnement »

Source : L'Actualité de la Formation (Centre Inffo)

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