Trois quarts des entreprises déclarent devoir améliorer l’accès de la formation aux seniors

 

 

 
 
18/03/2010

La gestion des seniors, du fait de l’allongement de la vie professionnelle, devrait être au cœur des préoccupations des entreprises.

L’enquête « Panorama RH, les seniors au travail : quelle gestion pour quel emploi ? », menée par l’Ifop auprès d’une centaine de responsables RH pour le compte du cabinet conseil Bearing Point [1] et rendue publique le 16 mars, montre que si 70 % des DRH évoquent la nécessité d’anticiper les pertes en compétences dues aux départs comme la première motivation pour prendre des mesures, 56 % avouent que c’est la contrainte règlementaire qui les y poussent.

Si la formation est un véritable pivot de l’employabilité des seniors, son accès ne leur est pas garanti. 75% des entreprises interrogées estiment devoir instaurer aujourd’hui des actions de développement des compétences et des qualifications et améliorer l’accès à la formation des seniors.

L’étude analyse qu’il existe « un véritable phénomène d’exclusion en matière d’accès à la formation » concernant les salariés plus âgés. Elle cite deux causes au déficit d’accès à la formation continue des seniors : le faible enclin des entreprises à proposer des formations à cette population, celles-ci la percevant comme un investissement non rentable, « sans considérer que l’inaptitude ou le défaut de performance le sont encore davantage… ». Au-delà de cela, c’est surtout la moindre appétence des seniors pour la formation, ceux-ci pratiquant l’auto-exclusion des dispositifs, qui est à incriminer.

On constate une baisse importante du taux de besoins de formation non satisfaits après 50 ans, note l’étude. Avant 50 ans, environ un quart des salariés expriment des besoins de formation non satisfaits. Après, ils ne sont plus que 15 %. « Peu de seniors estiment avoir d’importants besoins de formations futurs pour leur vie professionnelle. Par ailleurs, beaucoup se réfrènent, anticipant d’hypothétiques refus de leur employeur. Enfin, à partir de 55 ans, on note une montée des préoccupations d’ordre culturel, artistique ou familial, qui correspondent davantage à la préparation de la retraite » analysent les rapporteurs. Dans les accords seniors, 25 % des entreprises ont choisi d’assurer un suivi de l’accès à la formation et 62 % ont l’intention de l’intégrer à leurs indicateurs.

Estimant que former spécifiquement les seniors est une fausse bonne idée car elle accentue leur mise à l’écart et agit de façon corrective plus que préventive, l’étude recommande de convaincre les seniors de se former aux métiers et non à la retraite. « Le vrai enjeu de la formation des seniors est un enjeu d’adaptation aux métiers qu’ils exercent et aux nouveaux métiers qu’ils exerceront. »

Les seniors sont appelés à exercer de nouveaux emplois comme le tutorat, le conseil, la gestion de projets transverses et la représentation externe. Cela fait appel à de nouvelles connaissances et savoir-faire qu’il faudra enseigner aux seniors.

Source L'Actualité de la formation

Autres actualités Mayor